Cher lecteur,

J’espère que tes vacances se passent bien. Je t’écris aujourd’hui ma troisième lettre de l’été.

Tu me connais. Suivre les règles pour entrer dans un moule, ce n’est pas mon truc. Non pas que je sois une rebelle, je n’ai jamais été du genre révolutionnaire. J’ai simplement du mal à me limiter. Quand on m’offre un outil, j’aime l’exploiter et faire fi des conventions. Mon utilisation de LinkedIn te surprend parfois, je profite de l’été pour te l’expliquer !

Arrêtez de partager de posts perso, Linkedin est un réseau pro !

Cette semaine j’ai encore lu le post d’un contact s’indignant des contenus partagés par certains membres de son réseau. « Linkedin c’est fait pour des posts professionnels ». Dans l’absolu c’est exact, même si je dois t’avouer que je n’ai pas relu (voir lu) la charte d’utilisation de Linkedin et que je suis assez attachée à la notion de liberté et de non jugement…

Je ne fais pas partie de ceux qui postent des photos de leurs vacances mais tu l’as vu, il y a 4 mois, j’ai changé mon utilisation de LinkedIn. La raison ? Avant de me sentir libre de publier ce qui bon me semblait, je ne l’utilisais pas. Je n’y voyais qu’un réseau au contenu aseptisé mettant en avant le fait que nous étions tous « ô combien géniaux et employables ! » (Bien-sût, tu l’es!) . Mais comme tu le sais, j’ai toujours été plus attirée par la sincérité de l’être que par ces masques. De fait, LinkedIn me paraissait bien fade. Je ne sais pas à quoi ressemble ton flux Linkedin mais le miens me proposait toujours les mêmes articles (plus ou moins buzz) sur le leadership, sur la génération Z, sur la méditation, sur les multi-potentiels ou sur l’agilité. Je ne remets nullement en question ces thématiques : si l’algorithme me les proposait c’est que j’avais tendance à les lire (et que mon réseau était probablement fort homogène).

Le pire : j’avais l’impression que mon profil ne correspondait pas à ma personnalité. Il faut dire que pendant une dizaine d’années, j’avais gentiment rempli les cases comme on me le demandait.

Diplômes, compétences, parcours, références… Comme les réponses indiquées dans les susdites cases étaient plutôt vendeuses, je recevais régulièrement des propositions de jobs à Paris ou à NY à faire rêver les plus carriéristes mais diamétralement opposées à mes envies, à mes causes et à mes valeurs.

Mon parcours sur le papier ne reflétait nullement ma personnalité. Rentrer dans des cases ne veut pas dire y être à sa place comme le reflète l’image collée ci-dessus.

Alors, j’ai tout effacé (en attendant…)

Il y a environ 2 ans, j’ai tout effacé. Un peu par provocation (même si je doute que cela ait troublé LinkedIn…), un peu par militantisme (il faut embaucher des personnalités et non des CV), un peu par jemenfouttisme (je ne cherchais nullement un job) mais surtout parce que les cases me paraissent trop limitantes.

Les gens aiment nous affubler de casquettes pour nous définir. Tu le sais, on me voit tantôt comme une entrepreneuse, tantôt comme une chroniqueuse, tantôt comme une conférencière, tantôt comme une zébrée et j’en passe. La réalité ? Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je bafouille car prises individuellement aucune de ces casquettes ne me définit, notamment l’appellation d’ « entrepreneuse ».

Si j’ai cofondé une société avec Olivier et Monika, c’est pour répondre à une cause et porter un engagement. Il fallait un véhicule administratif, juridique et financier, raison très terre à terre bien loin du culte de l’entrepreneuriat.

Utiliser LinkedIn de façon différente

Il y a quatre mois (oui seulement !) j’ai trouvé dommage de ne pas utiliser ce formidable outil générateur de liens. Effectivement, il était d’usage que chacun y indique son « pedigree », mais au-delà des « fonctions, sociétés, parcours » il y a des individus.

Tu n’es pas seulement une fiche LinkedIn. Et mes contacts ne sont pas seulement « directeur achat » ou « directrice marketing », ils ne sont pas seulement « en recherche d’une nouvelle opportunité », « coach en agilité », « DRH » ou « CEO ». Ils sont Stéphane, Sophie, Paul, Karine. « Human2human ». Pour l’heure le contact est peut-être virtuel mais je crois en la sérendipité.

J’ai donc redonné vie à mon Linkedin en remplissant quelques cases qui me semblaient structurantes. Ne rien inscrire peut laisser penser qu’on a quelque chose à cacher, les notions de confiance et de transparence restent importantes.

J’ai décidé de m’y amuser

Aujourd’hui tu constates mon choix assumé de parler de « tout » (dans la mesure où j’imagine que cela peut servir aux autres). Je peux me le permettre car je n’ai ni N+42 ni service communication vérifiant mes propos (ouf!) !

J’ai évidemment eu quelques instants de doute. N’était-ce pas me décrédibiliser au regard de certains ? Mais je me suis raisonnée.

Nous ne sommes pas nos casquettes. J’en avais la preuve.

Aujourd’hui, je montre une réelle vulnérabilité sur ce réseau au sein duquel on se donne tant de mal à paraître parfait. J’y parle d’émotions, je raconte l’histoire de notre projet et je poste régulièrement des photos qui m’ont fait sourire (je crois en l’humour). Il m’arrive même de poster une citation (cela reste rare, je sais que tu trouves parfois ça naïf) ! En parallèle je parle de futur du travail, d’IA, d’expérience employé, de bien-être au travail et d’autres thématiques qui constituent mon quotidien. Je te le répète souvent, parler sérieusement sans se prendre au sérieux est possible.

J’ai la chance d’allier dans mon métier, le volet B2C de l’optimisme au volet B2B du club de CHO. Je passe chaque jour une heure à faire de la veille… J’aime faire des ponts entre Linkedin et les autres réseaux sociaux parce que toi, tu n’as pas forcément le temps de le faire. Je reste persuadée que le décloisonnement permet l’innovation. Regarder ce qu’il se passe ailleurs sans juger est primordial. Curiosité et sérendipité.

Mon LinkedIn est hétérogène et j’adore ça !

Cette semaine je suis restée bouche bée devant un post LinkedIn. Un groupe de personnes s’indignait qu’on ajoute sur LinkedIn des contacts que l’on ne connaissait pas. Un sondage avait été lancé pour évaluer les raisons des ajouts : collectionner des contacts comme des Pokémons, faire du growth Hacking, vendre à des futurs prospects… Sur 6 propositions, aucune n’évoquait la possibilité d’ajouter des contacts pour la simple envie d’échanger et de voir passer dans son flux des articles « matière à réflexion ». Mon réseau va de l’étudiant au PDG, du chercheur d’emploi à la directrice communication, de l’archéologue au médecin, du directeur financier au psychologue et j’adore ça. Effectivement, certains ont un produit à vendre (le socialselling est tellement à la mode!), mais connaître une activité, découvrir des articles sur des thématiques qui me sont complètement étrangères m’enthousiasment ! L’algorithme LinkedIn se chargera de faire le tri.

Libre à chacun de choisir de suivre ou de demander en contact : pour ma part j’accepte 100% des invitations que je reçois car j’imagine qu’elles ont une raison d’être. Ne jamais préjuger, telle est ma devise.

Quand je suis en France, je rencontre au moins une fois par semaine dans la vie réelle un contact inconnu de LinkedIn. Je ne réfléchis nullement à ce qu’une personne peut m’apporter : chacun apporte à l’autre et toutes ces rencontres sont fructueuses. Tu me dis que cela prend du temps et que toi tu n’en n’a pas forcément. C’est vrai : d’où mon affection pour le format petit-déjeuner. Au lieu de prendre mon café chez moi, RDV à 8h00 pour un café partagé (parfois pas très réveillée).

Cette utilisation de LinkedIn me permet de faire un tri basé sur la sincérité et non pas sur le seul volet professionnel, une sorte de « vraie » connexion de l’humain qui permet plus de transparence. De fait, je travaille avec Laure, Jeanne, Hugo ou Raphaël et nous connaissons nos personnalités. On rencontre toujours des gens qui nous correspondent !

Conclure, conclure, conclure…

Aïe aïe aïe… Ma lettre est bien trop longue (à nouveau je n’ai pas suivi la règle des pros de LinkedIn!). Ma frénésie de bavardages a bien du mal à être canalisée au mois d’août quand l’emploi du temps se fait (un tout petit peu) plus léger.

Il me paraissait néanmoins important de profiter de mes lettres de l’été pour répondre à toutes ces injonctions sur l’utilisation de Linkedin… Tant que la Haute Autorité de Linkedin ne me dira pas que c’est interdit, je continuerai à jouer l’authenticité et à publier des photos comme celles-ci. Ne juge pas : certains contenus qui te paraissent « perso » peuvent devenir des éléments de travail pour d’autres. (Exemple : la photo de cette montre sans aiguille que j’ai reçu d’une marque australienne pour l’Optimisme. Photo publiée pour son côté drôle, pour le volet veille (la société cartonne au bout du monde), pour l’idée qui peut être intéressante à exploiter par mon réseau et pour le côté ancrage dans le moment présent. Chacun y verra ce que bon lui semble).

Profite du soleil ! A la semaine prochaine (où je reparlerai futur du travail, promis) !

Catherine

Lettres d’été, épisode 3/5.