Un point commun
Nous n’avons pas d’agence de presse. Nous avons lancé le club des CHO et l’Optimisme sans faire de communication. Nous préférons le « faire » au « communiquer », le lent au rapide, nous préférons la beauté d’un mouvement à celle des chiffres.
Avec Olivier et Monika, nous nous autorisons à dire non à ceux à ceux qui nous proposent des partenariats quand l’intuition nous dit « trop procédurier », « trop objectivé », « pas assez humain ». Nous avons la chance de pouvoir nous le permettre même s’il s’agit d’un risque à prendre, d’un pari à faire. Perdre l’essence, hors de question. Nous préférons échanger autre chose qu’un seul flux financier (certes indispensable pour financer une société) : le flux de sympathie, le flux d’expérimentation, le flux d’émotions, etc.
Je suis convaincue que c’est cet alignement de sincérité qui nous permet de travailler avec des personnes absolument extraordinaires et d’avancer dans la bonne direction.
Au delà de l’utopie
Soyons honnête. Jamais je n’aurais cru ceci possible : fédérer autour de valeurs humaines.
Bien-sûr nous parlons de bonheur en entreprise et de CHO, il s’agit là d’un dénominateur. Mais ce n’est pas l’enjeu primordial. Vous êtes nombreux à me demander : je n’ai jamais été pour ou contre le mot de CHO, dès lors que quelque chose existe c’est que cela a une raison d’être. Ce mot de CHO a eu le mérite d’interpeller, de bousculer, voire même de hérisser certains. Parler de bonheur dans le monde de l’entreprise, mais enfin, quelle hérésie !
Le débat sémantique ne m’a jamais intéressée et se focaliser la dessus, c’est ne rien comprendre. Au delà du mot, ce qu’il faut voir dans ce que l’on met dans le « bonheur au travail », c’est la cristallisation d’un monde qui change. Je ne reviendrai pas sur le sujet, mais nous sommes aux prémices de questions comme « quel rôle sociétal de l’entreprise ? » ou « quelle redéfinition de l’Humain dans la société ? ». Sujets passionnants bien loin du concept naïf dont certains s’amusent.
Je m’interrogeais sur le pourquoi de tous ces raccourcis. Comment se faisait-il que tout bon manager ou tête dirigeante n’ait pas compris l’enjeu capital de la redéfinition de l’humain dans le monde du travail. Ces gens là comme les journalistes sont plutôt des gens intelligents. N’ont-ils pas pris conscience que le monde de l’entreprise est en train de se réinventer ?
En fait c’est simple, ceux qui ont compris sont silencieux.
Se taire ou communiquer ?
J’adore écrire. Il s’agit de ma pause détente dans les vols d’avion ou dans les heures de train. D’où ces billets Linkedin qui me permettent de parler de tout.
Je crois en l’humain et je l’assume. Je crois en l’énergie et je l’assume. Pendant longtemps cela n’a pas été le cas. Trop « perso » pour en parler, pire, mon réseau n’y verrait-il pas un côté naïf ? Non, c’était certain : mon réseau ne comprendrait pas. Il était bien trop cartésien et ne se dirigeait qu’à la seule boussole des KPI.
Comme j’étais loin de la réalité ! C’est fou le monde illusoire dans lequel on vit parfois.
Je me suis donc mise à évoquer mes engagements. Non pas pour convaincre mais pour faire part de bon nombre d’interrogations…
Et là, REVOLUTION…
… des silencieux : mon ancien réseau ou des inconnus m’ont contactée. Ils comprenaient ce que je racontais et avaient ce même engagement humain. Jamais je n’aurais pu l’identifier de l’extérieur : ils ne communiquaient pas.
Ce que j’avais cru être une utopie, ce fameux « human centric » n’était donc pas le seul fait de quelques illuminés « un peu hors réalité ». Je me demande bien pourquoi je l’avais pensé… Pourquoi aurais-je été la seule ? Avoir un cerveau en état de marche n’est nullement antinomique avec aimer les autres.
C’est ce que j’ai compris. Il est un monde des silencieux : ceux qui s’engagent POUR l’humain dans leur société et qui jamais ne communiqueront autrement qu’en one to one. Ceux, avec qui l’équipe de l’Optimisme invente des nouvelles choses et expérimentent des idées (parfois farfelues) pour s’intéresser à l’humain. Quel privilège de vous connaître et surtout quelle chance. A chaque fois je me dis « si j’avais su! », « inimaginable » !
C’est pour cette raison que je continue à utiliser ce LinkedIn : pour décloisonner, pour avoir la chance de rencontrer autour d’une même conviction; celle qu’il faut construire un futur du travail différent.
Maintenant je me suis faite à l’idée. Les démarches de beaucoup resteront cachées. De fait, le mimétisme si prégnant dans la société aura bien du mal à se mettre en place. Alors, comment faire ?
Communiquer dans la presse ?
La question qui me taraude.
Mon métier me permet de voir la beauté des personnes qui managent parfois des milliers de collaborateurs et des millions d’euros mais qui agissent pour permettre à leurs équipes de s’épanouir.
A peu près 80% de ces « game changers » du monde de l’entreprise refusent de communiquer. Ils le font pour leurs équipes, par conviction. Ils s’engagent personnellement pour changer la culture d’un périmètre de leur entreprise. Cela ne signifie pas que l’ensemble du groupe est exemplaire, de fait ils refusent de communiquer. Leur enjeu est de se préoccuper de l’humain et non de la communication, certains ont même peur que leur démarche soit « reprise » par le corporate, ce qui enlèverait de l’authenticité aux yeux des autres. Ce qu’ils font me fascinent mais nous n’en parlons qu’en réseaux clos.
Parallèlement, je prends la parole dans beaucoup de colloques, forums, séminaires ; de fait, les journalistes me demandent régulièrement de parler des CHO et des enjeux du bonheur en entreprise. Je réponds avec le côté factuel des chiffres et donne des grandes tendances. Mais à chaque fois, c’est un peu la même chose, des raccourcis. J’explique qu’ils ne peuvent voir que la partie émergée de l’iceberg or, pour les journalistes, tant qu’ils ne pourront pas « vérifier » : ils n’y croiront jamais. Je m’interroge sur la stratégie à mettre en place.
Créer un mouvement de ceux qui pensent le futur du travail et refuser d’en parler, voguer en souterrain ? Rester cette belle plate-forme d’échanges et offrir la possibilité à tous les silencieux de partager, nous pouvons en rester là mais cela veut dire continuer à lire des articles grotesquement caricaturaux, pro ou contre le bonheur or l’enjeu n’est évidemment pas là…
A votre avis ?
Quoi qu’il en soit, je tiens encore à tous vous remercier de suivre ce profil Linkedin qui me laisse penser qu’optimisme et valeurs peuvent être la composante de la création d’une société de demain un peu différente ! Une révolution des silencieux ?
Douce journée à tous,
Catherine